UX CALENDAR – 01 DÉCEMBRE – C’est décidé : 2021 sera mon année

En design comme dans de nombreux secteurs, tout à chacun peut constater quotidiennement l’émergence de nouvelles tendances graphiques, d’outils toujours plus diversifiés, de nouvelles pépites à suivre, d’actualités éclairantes à ne surtout pas manquer, de mises à jour produits prometteuses… bref, autant de sujets qui nous feront nous questionner sur notre capacité à accepter la nouveauté et à s’y adapter.

Cette constante de la nouveauté n’est pas anodine : elle reflète bien la situation dans laquelle nous, designers, avons un devoir de performance vis-à-vis de notre structure, de nos projets, de notre clientèle, où le design tend parfois à l’affaire économique. Mais pour être un designer de son temps, encore faut-il intelligemment penser les évolutions métiers : dois-je repenser qui je suis ? Suis-je à niveau ? Et si non, dois-je me former ? Mon équipe peut-elle faire face aux enjeux que nous rencontrons… ?
Un enchaînement d’opportunités en somme pour certains, une forme d’angoisse pour les autres.

Mais alors en 2021, on fait quoi concrètement pour aborder sereinement la nouvelle année ?

Déjà en prenant une première résolution : celle de ne pas en prendre. Cette année, on réfléchit sur ses soft-skills et on prend des initiatives après coup.

 

#1 En 2021, on se rassure

 

✅  Faire le point sur ses compétences

C’est le point de départ de toute réflexion : où en êtes-vous professionnellement parlant ? Que vous soyez confirmé∙e ou débutant∙e, vous pouvez être amené∙e à douter de vos capacités ou de votre façon de faire.

Pour corriger cela, il n’y a pas de recette miracle, simplement un travail sur soi qu’une addition de podcasts ne suffira pas à corriger.

Mais avant de baisser les bras, privilégiez l’écoute et travaillez votre estime en recherchant les raisons qui vous amènent à douter de vos capacités. Les identifier, c’est un premier pas vers l’acceptation de vos questionnements.

Aussi, peut-être est-il temps de faire évoluer votre poste ou votre équipe sur une autre voie que celle de la résignation ou de l’acceptation des difficultés. Tout au plus devriez-vous vous challenger pour récupérer une motivation parfois perdue. Il ne s’agit pas de changer de vie, mais bien de vous recentrer sur ce qui vous plaît pour écarter les moments douloureux. Concentrez-vous sur vos compétences et envisagez-les dans un contexte (professionnel, géographique)… et peut-être qui sait, vous trouverez vous une nouvelle passion ?

À titre personnel, je me suis rendu compte cette année Ô combien l’importance de la transmission et de la pédagogie étaient des éléments motivants dans ma pratique de l’UX Design ; éléments que j’avais complètement mis de côté.
En cause, l’organisation de travail dans laquelle j’évoluais me réservait seulement à l’exécution et au prototypage. Je ne trouvais plus mon compte dans les livraisons seules, alors que j’en estimais des compétences fortes.
Faire un bilan m’a permis d’envisager l’UX Research comme une discipline à ne pas négliger, sur laquelle je devais tendre davantage.

D’ailleurs, l’astuce qui suit en a été l’étape précurseur…

 

✅ Faire une veille active

La lecture de contenus extérieurs est un atout essentiel pour votre profil et votre culture personnelle, et pas seulement pour montrer que vous maîtrisez votre sujet. Il s’agit d’une respiration cérébrale qui démontre votre capacité de curiosité.
Faire cette veille que l’on vous rabâche depuis des années, c’est aussi augmenter des chances de nouer un dialogue ou développer un axe de parole qui vous est cher. Sans compter les opportunités de contact que cela peut créer…

À tort, on a tendance à associer la veille comme un simple passage en revue d’articles et de médias. Pourtant, l’acte est plus complexe que cela…Une veille, c’est utile à bien des égards :

  • pour trouver des références : vous travaillez sur un projet sans savoir par quel bout le prendre ? Peut-être existe-t-il des références sur Internet. Si elles sont disponibles ailleurs, ces idées ont été partagées par les auteurs pour enrichir votre réflexion… à vous d’en faire de même avec votre équipe.
  • pour se forger un œil critique : les ratés comme les réussites sont autant de raisons pour perfectionner votre regard et enrichir votre pensée de concepteur.
  • pour garder les yeux ouverts : voir ce que fait la concurrence, c’est bien. Mais sérieusement… ne vous limitez pas à cela. Plus que de trouver une opportunité business, elle doit vous aider à penser autrement votre produit, ou à vous situer sur un marché.

Dernier point, vous aurez toujours des personnes de votre réseau qui seront intéressées par vos partages, surtout si vous vous faites le spécialiste d’un sujet.

Vous avez pléthores d’outils pour faire une veille régulière, qui pourra même être une source de loisirs dans vos moments de pause : je vous recommande par exemple Feedly pour une veille métier spécifique, Twitter pour les accros aux tweets, ou encore Cafeyn, plutôt orienté média.

 

✅ Réaliser un projet parallèle

C’est le moyen d’expression le plus mis de côté, et pourtant. Exit les portfolios jamais terminés : avant de penser à vendre son parcours, privilégiez les sides-projects comme une force naturelle de votre profil, qui parfois pourra être mis à contribution.

Ces projets parallèles sont autant d’occasions de découvrir un intérêt pour la conception de produits en premier lieu, mais pas seulement ! En nous appuyant uniquement sur nos acquis et notre travail de conception quotidien, nous nous limitons à un potentiel de croissance.

Regardez Dribbble : des milliers de consœurs et de confrères viennent chaque jour publier le fruit d’un travail de réflexion ou de création d’un produit. Et ce sont autant de créatifs qui trouvent pour ce site des occasions de repenser l’existant.

L’idée n’est pas de courir manu-militari vous créer un compte sur le réseau, votre moyen d’expression après tout n’a pas besoin d’être numérique. Il s’agit simplement d’avoir une activité pour vous, pour vous évader. Qu’elle soit en lien avec votre métier ou non.

Dégagez-vous 2 heures de temps par semaine : exprimez-vous par une idée qui vous passionne sur un format enthousiasmant ! Et libérez votre potentiel créatif… Les projets parallèles sont parfaits pour vous entraîner et montrer un travail de conception authentique sans intervention extérieure.

Bref, un 100% pur jus qui montrera autant de facettes de votre personnalité professionnelle.

 

#2 En 2021, on s’arme de nouvelles compétences

 

✅ Faire le point sur mes outils de travail

Si comme moi vous êtes passés sur un nouvel outil en 2020 (Figma, TMTC), vous avez dû après coup constater le temps consacré pour surmonter vos lacunes, effaçant toute pénibilité devant les plus-values que ce dernier apporte.

Vous souhaitez faciliter le process de travail et de communication entre les développeurs et votre équipe design ? Tirez profit des outils de collaboration ! Vous voulez travailler votre cartographie centrée utilisateur ? Faites un tour du côté des templates, équipez-vous ou actualisez-les.

Évitez d’introduire de nouvelles fonctionnalités inutiles qui viendraient compliquer votre processus de travail sans apporter de valeur supplémentaire. Laissez-vous porter par vos objectifs commerciaux, de temps et de besoins utilisateurs pour hiérarchiser les fonctionnalités dont vous avez réellement besoin.

 

Image d’illustration ⓒ Bruce Mars – Unsplash

 “Marcus est content : il vient d’abandonner Sketch pour Adobe XD.

Faire le point sur ses outils n’a pas qu’une finalité temporelle : c’est aussi réfléchir à l’évolution de votre pratique en testant de nouvelles choses. D’ailleurs, nos métiers le font déjà : Photoshop n’est plus exclusif au maquettage, et Balsamiq n’a plus le monopole pour réaliser des wireframes.

BONUS : trouvez votre bonheur sur Evernote.design

 

✅ Lire un livre sur le design

Peut-être avez-vous souhaité approfondir cette année une compétence dans laquelle vous vous sentiez peu en confiance.

Nous vivons une époque formidable pour pratiquer notre métier : jamais n’y a-t-il eu autant de documentation, d’études et de moyens pour apprendre ou revoir, pour former autant que pour donner envie. Et cela passe aussi par les livres : une envie de pratiquer la research ou de travailler l’ergonomie ?

Ne vous contentez pas de la lecture. Fixez-vous un objectif sur la lecture de ce livre : cette lecture ne doit en effet pas seulement se limiter à la seule connaissance mais à une application réelle du sujet.

“En lisant X, je veux apprendre Y et mettre en place dans 3 mois Z grâce aux solutions que j’aurais trouvé.”

Lire un lire sur le design sprint c’est bien, mais le lire dans le but d’appliquer concrètement une méthodologie à terme, c’est mieux.

À ce propos, voici quelques lectures parues en 2020 pour vous donner des idées :

  • Mapping experiences 2nd Edition, par James Kalbach (O’Reilly, 400 pages)
  • Dans le cerveau du gamer, par Célia Hodent (Dunod, 304 pages)
  • Le design Sprint en pratique, par Pauline Thomas (Eyrolles, 330 pages)
  • Designing Fonts, par Chris Campe et Ulrike Rausch (Thames & Hudson, 216 pages)
  • Le Design japonais depuis 1945, par Naomi Pollock (Editions de la Martinière, 448 pages)

 

✅ Se former

Peut-être est-il temps de prendre contact avec cet organisme qui propose une formation en Design Thinking ? Mais si, vous savez… c’est le cabinet qui dispose d’une formation qui vous fait de l’œil depuis des mois.
Mais en 2020, vous n’avez pas cherché à y consacrer du temps et de l’énergie.

Avec le développement du distanciel ces derniers mois, votre formation existe possiblement par visioconférence. Et tant pis pour le contexte, pensez d’abord à ce que cette formation peut vous apporter : plus qu’un MOOC, la formation par un expert est une occasion privilégiée pour poser toutes ses questions. Mais cela permet surtout l’expérimentation dans un environnement contrôlé des techniques et des nouvelles méthodologies avant de se lancer.

L’autre question en substance sera de savoir auprès de quel centre se référer.
Mon conseil, c’est de privilégier les centres de formation certifiants avec des programmes référencés. Privilégiez une formation qui vous plaise, n’hésitez pas à prendre contact auparavant avec le centre, ou toute personne ayant suivi cette formation.

Et puis sinon, vous savez vers où vous tourner. 😉

Outre le CPF, sachez également qu’il existe des aides pour suivre une formation sans débourser un seul centime de votre poche, que vous soyez salarié, freelance ou sans activité.

En savoir plus : le dispositif FNE

Sans compter que votre convention d’entreprise propose sûrement des moyens financiers pour vous former, vous pouvez également bénéficier d’une formation pour toute une équipe.

 

#3 En 2021, on pense collectif

 

✅ Organiser des ateliers de vulgarisation

Que vous soyez seul à exercer le design, ou avec toute une équipe autour de vous, les problématiques user-oriented ne sont pas nécessairement un automatisme partout. Pire encore, peut-être avez-vous encore certains collègues qui ne comprennent pas ce que vous faites.

Voyez-y une opportunité : organisez des ateliers de vulgarisation pour expliquer votre métier, les problématiques que vous rencontrez au quotidien.

Soyez proactif∙ve dans cette démarche car pour embarquer un maximum de personnes autour de vous, encore faut-il que ces derniers en saisissent l’intérêt.

Une collègue dans ma mission actuelle a profité du confinement pour organiser des sessions hebdomadaires d’une heure, par visioconférence, destinées à l’ensemble de l’entreprise, afin de les sensibiliser aux enjeux marketing, ou encore au bien-être au travail grâce aux outils numériques. Cette opportunité lui a ainsi permis de se rapprocher de services avec lesquels il n’existait aucun dialogue.

De plus, vos collègues seront certainement ravis d’en apprendre plus, d’autant plus que vous pourrez créer des occasions d’ateliers communs.

 

Image d’illustration ⓒ Radu Florin – Unsplash

Martine de la compta est sereine : elle va être partie-prenante lors des ateliers de refonte du tunnel d’achat.

À court d’idées ? Privilégiez un format court d’environ 15 minutes et présentez votre sujet dans un lieu de passage. Préférez un créneau clé (à midi, sur un temps de pause), et parlez concrètement de votre sujet, sur la base d’exemples internes ou externes. Ah, et n’oubliez pas d’envoyer les invitations !

À vous de jouer.

 

✅ Trouver un mentor

Se lancer dans un métier quand on n’a qu’une base théorique, ou sans avoir eu l’occasion d’exercer avant, cela favorise l’incertitude. Pourtant, sans avoir à passer par la case “stage”, il existe bien des solutions pour effacer ses doutes et se confronter à une réalité, sans attendre le premier emploi.

L’une d’entre elles consiste à vous trouver un mentor qui soit capable de vous aider dans votre parcours, en vous conseillant autant qu’il∙elle suivra votre progression. Ce∙tte parrain∙marraine professionnel∙le peut prendre la forme que vous visez : un∙e confrère∙sœur, un∙e coach professionnel∙le, un∙e formateur∙rice, un∙e ami∙e, etc. L’idéal étant de ne pas avancer seul.

Cette recommandation parlera davantage aux juniors qui vont être nombreux à se lancer prochainement sur le marché du travail, mais il fonctionne également pour des designers avec quelques années d’expérience.

Pour ce conseil rien de tel qu’Internet pour commencer : si vous êtes à la recherche d’un suivi plus informel, préférez un∙e coach professionnel∙le.
Mais si vous n’en avez pas les moyens financiers, sachez que LinkedIn recèle de pairs qui seront ravis de vous aider. 

Et si vous n’êtes pas du genre entreprenant, une dernière solution est possible…

 

✅ S’inscrire à une communauté

Ces dernières années, les communautés se sont multipliées sur Internet : à travers les réseaux sociaux dont Facebook semble être l’étendard avec son système de groupe, ou encore Slack et ses chaînes de discussion pensées pour la collaboration.

Mais si les entreprises se sont appropriées ces moyens, des groupes, collectifs ou associations, dont certains spécialisés dans l’UX Design ou l’UI, ont profité de ces espaces pour se constituer une communauté d’appartenance.

Ces espaces incarnent un endroit idéal pour se tenir informés, avoir des feedbacks ou un coup de pouce sur une demande, d’avoir aussi des propositions d’emplois ou de missions freelance… avec à la clé une formidable opportunité pour élargir son réseau et faire des rencontres inédites.

Ne sous-estimez pas ce moyen qui sera autant pour 2021 que pour la suite un moyen de vous élever.

Avec cela, vous êtes à quelques clics du monde entier.

 

En conclusion

2020 s’achève avec la sensation de ne pas avoir eu l’occasion de s’épanouir pleinement ?
En 2021, vous avez résolument toutes les billes en main pour faire de cette année VOTRE année, seul∙e ou accompagné∙e.
Et si vous êtes du genre à vous disperser, ou à vous lancer des résolutions inspirantes que vous ne tenez jamais, pensez aux bullets journals ! Ces petits carnets d’écriture facilitent l’organisation personnelle, un outil pratique avant de lancer un chantier.

Quant à moi, je dois vous laisser : en 2021, j’ai un projet parallèle en terre cuite à mener 😉

 

 

 

Julien DANIEL, UX Designer @UX-Republic