Le design au service de l'écologie

 

 
Aujourd’hui, et depuis plusieurs décennies, le terme “design” veut tout et rien dire. Dire qu’un meuble, un projet, une pièce est “design” est une critique à la fois positive et très vague. Si l’on creuse un peu, on découvre qu’il existe bon nombre de définitions, dont celle de la designer d’intérieur, Ilse Crawford
Le design est une discipline qui sert à cadrer notre vie”. Simple et efficace. 
Mais on peut aussi se demander : comment se pratique le design ? Comment arrivons-nous à penser et créer des services, des objets, des applications utiles à des millions de personnes en France mais aussi à travers le monde ?

# Un peu d’histoire

Nous voici au 19ème siècle, en pleine révolution industrielle. Une période de grands bouleversements, où la société agricole et artisanale bascule dans un système commercial et industriel. C’est dans ce contexte que le mot ”design” apparaît pour la première fois dans la publication du premier numéro du “Journal of Design and Manufactures”, en 1849. 
Une sorte de petit catalogue IKEA. 
Les grands penseurs de cette époque vont alors exposer leurs visions (idéales) de cette nouvelle société, et vont contribuer (sans le savoir) à la définition actuel du DESIGN. 
Tout a commencé avec la naissance de 6 différents mouvements.
Comme l’illustre le philosophe Stéphane Vial dans son livre “Le Design”, six modèles philosophiques sont apparus. Chacun d’entre eux répondant à des enjeux économiques, sociaux et culturels propres à leurs époques. Ainsi sont nés L’Art & Craft, l’Art Nouveau, le Deutscher Werkbund, le Bauhaus, L’industrial Design et L’Esthétique Industrielle. 
Parmi eux, un seul subsiste encore aujourd’hui : L’industrial Design. Un modèle qui repose sur une fusion entre la production (l’industrie) et la consommation (le marketing), où le designer joue un rôle de médiateur en apportant l’esthétique nécessaire au produit. 
Le design devient alors un outil créatif permettant la vente en masse. Tout le monde se souvient de l’incroyable performance de Don Draper, personnage principale de la série Mad Men, qui expose son idée de campagne pour le nouvel engins Kodak. 
Et bien, l’Industrial Design, c’est ça. 
 

 
C’est à l’arrivée des nouvelles technologies (et du numérique en général) qu’une grande partie des acteurs économiques s’interrogent sur la place du consommateur. Tous s’accordent sur le fait qu’il devient nécessaire de repartir sur une autre base que celle de l’Industrial Design, trop mercatique. Par exemple, en replaçant l’utilisateur au coeur des réflexions et des process. Pas si bête la guêpe. 
C’est dans ce contexte de changement de pensée que sont nées les différentes méthodes que nous connaissons aujourd’hui, telles que le Design Thinking. Une méthode de résolution de problèmes, élaborée à l’université Stanford aux États-Unis et démocratisée quelques années plus tard par l’agence IDEO. À travers laquelle les deux temps forts du design, l’élaboration intellectuelle (la pensée du projet) et la fabrication (la réalisation du projet), sont appliquées à des domaines plus éloignés.
Par exemple, avez-vous déjà vu la vidéo sur le caddie de supermarché repensée par IDEO ?
Si ce n’est pas le cas, jetez-y un oeil.
L’objectif était de repenser un objet du quotidien – incontournable dans le monde entier – et de le rendre plus facile d’usage pour son utilisateur final. C’est alors que devant les caméras de la chaîne anglaise ABC, en moins de deux jours, IDEO a relevé le défi. 
D’autres acteurs vont aussi faire parler d’eux, notamment un certain Donald Arthur Norman, chercheur en sciences cognitives. Il va être le premier à parler “ d’expérience utilisateur ”, actuellement connu sous l’abréviation UX. Il définit l’UX comme une façon de concevoir le monde et met l’accent sur la fabrication de produits utilisables et compréhensibles. 
Selon lui, le design d’expérience utilisateur doit se baser sur les qualités émotionnelles portées par un produit, ou un service. Il insiste sur le fait que l’expérience ne concerne pas seulement – et simplement – une interface, mais plutôt la relation entre l’utilisateur et la marque. Avec le temps, des acteurs du développement informatique se sont appropriés cette pensée au point de la déformer. Actuellement, lorsque l’on évoque l’UX design, on fait exclusivement référence à la conception d’interface. Sorry Norman.
 

 
Aujourd’hui, ces méthodes (plaçant l’utilisateur au coeur de la conception de produit) sont désormais bien ancrées dans l’inconscient collectif des entreprises. 
Une multitude de produits, services, ou encore applications sont nées et répondent à des besoins utilisateurs identifiés. Beaucoup d’entreprises, et de startups comme Airbnb, Waze, Decathlon ou encore Uber en ont fait leur leitmotiv.

# L’écologie ? Connais pas

Ceci étant dit (et fait pour certains) on peut se demander où se situe la composante environnementale dans l’adoption de ces nouvelles méthodes. En particulier chez les grands acteurs du numérique, qui sous couvert de dématérialisation, mettent un peu de côté les aspects environnementaux qui sont pourtant au coeur des transformations d’autres entreprises dites “classiques”. 
Qui plus est, Inès Leonarduzzi, fondatrice de Digital for the Planet remarque ceci : «On se comporte avec le numérique [comme on se comporte] avec le plastique il y a 20 ans. C’est-à-dire sans se poser de questions». La preuve avec ces 2 exemples actuels, qui certes répondent à des besoins utilisateurs, mais sans se soucier de leurs impacts environnementaux.

  • Les dessous du binge watching

 

 
L’industrie du streaming, un secteur en expansion, est à surveiller activement. En effet, en 2015, le streaming représentait 63% du trafic web mondial. En 2020, il est prévu que ce chiffre atteigne les 80%. Netflix, Amazon Prime ou encore Youtube, tant de solutions répondant à un seul besoin utilisateur : faciliter la location et/ou l’accès instantané de nos vidéos et films préférés. 
Ces derniers ont littéralement envahi notre quotidien et ce sur plusieurs devices comme l’ordinateur, le smartphone, la tablette ou encore les Box TV. Ainsi que les TV connectées et même les consoles de jeu. Leur stratégie est relativement simple : se cacher derrière les “ bienfaits ” de la dématérialisation. 
Or, la dématérialisation n’est pas une solution propre au changement climatique. Au contraire, elle ne fait qu’y participer. Selon l’économiste britannique, William Stanley : «plus les améliorations technologiques augmentent l’efficacité avec laquelle une ressource est employée, plus la consommation totale de cette ressource aura tendance à augmenter, au lieu de diminuer.»  tiré du livre “Sur la question du charbon” publié en 1865. 
Traduction : la dématérialisation a introduit de nouvelles technologies, très énergivores. Résultat : au lieu de diminuer la consommation d’énergie (grande promesse de la dématérialisation), nous l’augmentons. Forcément, ça contribue au réchauffement climatique. À terme, regarder des vidéos sur ce type de plateformes fait partie des activités les plus polluantes du web. 
Derrière chaque grande plateforme se cache un : “data center” qui permet de stocker, gérer ou encore distribuer du contenu. Il faut savoir que chacun de ces centres de données consomme de l’énergie produite essentiellement au charbon (oui, au charbon) et par conséquent, qui rejette du CO2. En ce sens, plus la qualité de votre vidéo est élevée, plus les serveurs sont sollicités, et plus vous rejetez du CO2 dans la nature.
Depuis quelques années, Greenpeace pointe du doigt Netflix, car ce dernier n’utilise que 17% d’énergies renouvelables quand Youtube en sollicite 56%. L’ONG va jusqu’à publier une pétition demandant à la marque d’abandonner “les énergies sales” et de “s’engager pour un approvisionnement 100% renouvelable”. Malheureusement Netflix utilise Amazon Web Services.
Un choix désastreux puisqu’il passe à côté de la transparence énergétique, de l’engagement en faveur des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’approvisionnement en énergies renouvelables. À croire qu’Amazon le fait exprès. 
Mais les grandes majors du streaming vidéo ne sont pas le seules à solliciter ces “data-center”. Les plateformes musicales comme Spotify et SoundCloud le font aussi, alors que la fabrication physique d’un CD ne coûterait pas plus cher écologiquement que d’écouter 1 seul titre des millions de fois en streaming. Sans parler des jeux vidéos en ligne…

  • Le lithium, c’est mal

 

 
Le deuxième exemple : la trottinette électrique. Elle est localisable et réservable via son application mobile disponible sur vos stores préférés. Ce service est la réponse évidente au besoin utilisateur suivant : avoir un moyen de transport pratique, à la demande, et accessible à tous, permettant de se déplacer à bas prix au sein d’une grande ville.
«Solution magique» me direz-vous. Elle semble également cocher toutes les cases du business modèle enrichissant : application user centric, objet cool et design, prix attractif et petit bonus écologique… Elles sont électriques ! 
Que nenni. Si vous pensiez faire du bien à la planète en réservant votre trottinette tous les matins, vous vous trompez. Puisque la production des batteries nécessaire à la construction de ces engins, est une énorme source de pollution. 
Sachez que ce petit véhicule en apparence propre et écologique cache bien son jeu. Car pour alimenter le moteur d’une trottinette électrique, les constructeurs utilisent du lithium. Un métal extrait des montagnes du Portugal et d’autres contrées (pour approvisionner les marchés européens), entraînant des projets de déforestation et d’extraction à grande échelle. Sympa.
Mais outre l’extraction des métaux rares, leur rechargement soulève aussi un certain nombre de questions. Pour que votre trottinette ait de la batterie, il faut la récupérer, puis la déplacer à l’aide d’un camion jusqu’à la borne. Ce qui produit, déjà, du CO2. 
Résultat : ces 2 moments de vie de vos trottinettes représentent à eux seuls 93% des émissions de gaz globales émises par ces petits véhicules.
Selon l’étude publiée par la North Carolina State University, le bilan carbone de ces objets est évidemment mauvais. Les trottinettes émettent environ 202 g de CO2 par km, et par passager, sur l’ensemble de son cycle de vie. Soit autant qu’une voiture thermique et 3,5 fois plus qu’une voiture électrique. Mais le véritable enjeu écologique se cache derrière nos usages. Les chercheurs ont estimé à 1 an la durée de vie de nos trottinettes. Mais en réalité, elles ne durent qu’un 1 mois. Les causes : la casse, les nombreux plongeons dans les rivières de nos villes et le (très) mauvais entretien qu’on leur accorde.

# La prise de conscience écologique, le design en solution

Suite aux nombreux désastres écologiques, et à l’urgence du réchauffement climatique,  certains penseurs ont cherché à introduire l’environnement dans nos méthodes de conception. Ne plus seulement penser User centric mais aussi penser à l’impact que la solution aura à termes sur l’environnement. C’est suite à ces réflexions qu’est né le Circular Design. 
Le Circular Design c’est quoi ? C’est l’équilibre parfait entre la réponse à des besoins utilisateurs, et la connaissance de l’environnement dans lesquels les solutions s’implémentent. L’objectif est que voir plus large, comprendre l’impact du produit et questionner chacun de ses attributs, qu’ils soient fonctionnels, technologiques, économiques, sociaux, culturels, …
Cette méthode peut être utilisée dans de nombreux cas. La conception d’un produit évidemment mais aussi d’un bâtiment, d’une nouvelle technologie, d’une ville, d’un programme politique et bien d’autres domaines. C’est dans ces conditions que l’on parle d’économie circulaire. La méthode s’articulant sur 4 piliers itératifs (qui sont : comprendre, définir, créer et réaliser), le Circular Design permet de garder une vision micro puis macro sur ce que l’on est en train de concevoir. 
Comme si vous étiez en permanence en train d’activer le zoom avant pour concevoir les fonctionnalités répondant à des besoins utilisateur, puis le zoom arrière pour voir leurs impact sur l’environnement et les remettre totalement en question.
 

Ellen Macarthur – Navigatrice britannique

Pionnière dans la modélisation de l’économie circulaire, la navigatrice Ellen Macarthur à créer en 2009 Ellen Macarthur Foundation. En s’associant avec les domaines de l’éducation et de la formation, des entreprises et des gouvernements, elle souhaite accélérer la transition vers l’économie circulaire. Elle s’associe également avec Tim Brown, fondateur d’IDEO, pour formaliser la méthode du Circular Design et la transmettre au plus grand nombre. 
D’autre penseurs et designers se préoccupent de la planète. Sans forcément utiliser de méthodes particulières, ils répondent à des enjeux écologiques majeurs en croisant les domaines. En alliant design, technologie et… biologie. 
Focus sur Neri Oxman
 

 
Neri Oxman, pionnière de l’architecture bioclimatique et de l’écologie matérielle (en plus d’être une ex de Brad Pitt) expose en 2015 sa vision du Design actuel.
L’architecte nous raconte que : “depuis la révolution industrielle, le monde du design est dominé par les rigueurs des industries et la production de masse”, que “les chaînes de montage ont dicté un monde fait de pièces détachées encadrant l’imagination des designers (…), que ces derniers sont entraînés à penser leurs objets comme des assemblages de morceaux distincts avec des fonctions distinctes”. 
De son côté, Neri puise ses inspirations dans la nature, car selon elle : “vous n’y trouvez pas d’assemblages”. Pour vous donner un exemple concret, observez la peau humaine. Il y a la peau du visage qui est mince, avec des pores larges. Puis celle de notre dos qui est plus épaisse, avec de petits pores. 
L’une agit comme un filtre, tandis que l’autre réagit comme une barrière. Résultat, nous sommes composés d’un seul matériau homogène ayant différentes fonctions. Il n’est pas question de pièces détachées ou d’assemblage. Notre peau est simplement un système dont la fonctionnalité varie.
C’est dans ce contexte qu’elle articule ses recherches, entre : “la machine et l’organisme”, et “l’assemblage et la croissance”. Objectif : ”s’éloigner de l’assemblage pour se rapprocher de la croissance”. 
Avec son équipe, Neri Oxman enchaîne les projets révolutionnaires. Celui qui illustre le mieux sa pensée s’intitule “Legal Seafood”. À travers ce projet, elle s’interroge sur une nouvelle forme de Design. Un Design en un seul morceau. Pour atteindre son objectif, il lui fallait trouver un matériau avec lequel il lui serait possible de générer des structures multifonctionnelles, et surtout en un seul morceau. 
Ce matériau s’appelle la chitine. C’est le second biopolymère le plus abondant sur la planète, produit en millions de tonnes chaque année à travers des organismes tels que les crevettes, les crabes, les scorpions, les papillons. Après un traitement des carapaces, Neri et son équipe obtiennent une pâte de chitosan dont ils font varier les concentrations, afin d’obtenir une variété de propriétés. Sombres, rigides, opaques, clairs, mous, transparents. Le tout associé à une sorte d’imprimante 3D géante permettant de faire varier les propriétés de la matière.
Après plusieurs essais, Neri et son équipe arrivent à imprimer des structures à grandes échelles, composées d’une seule matière, 100% recyclable et pouvant remplacer le plastique.
Pour la première fois dans l’histoire, Neri Oxman et son équipe ont réussi à générer des structures avec le travail du plus vieux matériaux du monde, l’une des premières formes de vie sur la planète, beaucoup d’eau et un peu de biologie synthétique. Une architecture qui se comporte comme un arbre, et conçue pour se biodégrader : “Mettez-les dans la mer, et ils nourriront la vie marine; placez-les dans la terre, et ils aideront à faire pousser un arbre”. 
Alors on peut se demander : pourquoi fabriquons-nous encore des objets en plastique ?
Quelques conseils pour changer ses habitudes
Neri Oxman et Ellen Macarthur ne sont pas les seules à se mettre au service de l’écologie. 
De plus en plus de personnalités innovent dans l’esprit de laisser un monde propre aux prochaines générations. 
En revanche d’autres sont toujours à la traîne… Nous parlons bien sûr de nos dirigeant(e)s, ou de façon générale des personnes décisionnaires au sein de grandes structures (marques ou institutions). Celles-ci préfèrent le greenwashing à la transformation réelle de leurs méthodes. 
On peut toujours espérer que Google devienne un moteur de recherche éco-responsable, ou que Coca-Cola s’abstienne d’assoiffer un quart du Mexique pour nous permettre de savourer l’instant. 
En attendant, voici 4 réflexes écologiques pour lutter contre le sheitan :

  • Débarrassez-vous de vos spams

 

 
Le spam est (profondément inutile), mais surtout silencieux et invisible. 
Sauf qu’à la différence de nos déchets papiers ou organiques, qui peuvent rester dans une même poubelle des semaines durant (pour les plus crades), sans vraiment causer de tort, les spams, eux, consomment de l’énergie en permanence. 
Oui, il y a des serveurs qui pompent de l’énergie pour alimenter l’affichage de promotions dont vous ne prendrez jamais connaissance. Le pire étant les spams à pièces jointes. Moins répandus, vous en avez tout de même une dizaine dans votre boîte mail. En sachant que garder un spam avec une pièce jointe d’un mégaoctet (oui c’est beaucoup mais c’est pour l’exemple) pendant plus de 30 jours, revient à laisser une ampoule allumée pendant une heure. Appliquez cet exemple à une entreprise de 100 personnes, et vous dégagez pas moins de 13,6 tonnes de CO2. Soit 13 allers-retours Paris-New-York. 
Mais des solutions existent ! Celle que j’ai choisie est, certes, un peu longue mais efficace. 
Prenez le temps de vous désabonner aux newsletters. Et oui c’est possible. 
En bas de chacun des spams reçus, vous pouvez y lire les mentions suivantes : 
“Si vous ne souhaitez plus recevoir d’e-mails de notre part : Cliquez ici”, “Pour ne plus recevoir nos petits mots, veuillez cliquer ici” ou encore un simple “Unsubscribe” pour les spams anglophones. 
N’ayez pas peur, cliquez dessus. Vous serez re-basculé sur la page de l’annonceur ou du logiciel ditributeur de la campagne d’e-mailing. Sélectionnez la raison pour laquelle vous souhaitez vous désabonner. Et envoyez ! Il ne vous reste plus qu’à répétez cette action pour chaque spam reçu. Je vous avais dit que ça allait être long.
Opération terminée ? Alors c’est bon, vous en êtes débarrassé et la planète vous remercie. 

  • Pour les vêtements, privilégiez la qualité à la quantité

 

 
Actuellement, nous achetons et jetons plus de vêtements que la planète ne peut le supporter. Le secteur du textile est la deuxième industrie la plus polluante sur terre. 
En Chine, 70% des cours d’eau sont pollués à cause de cette industrie. 
Selon Greenpeace, les substances servant à la fabrication du vêtement (ensuite rejetées dans l’environnement) sont bien souvent toxiques pour la planète mais également pour notre santé. 
10% de la consommation mondiale de pesticides sont utilisés pour la production de coton… 
En France, 700 000 tonnes de vêtements sont consommées chaque année. À l’échelle du monde, ça donne 80 milliards devêtements fabriqués chaque année. 
Pour vous donner une idée de l’impact écologique, 2500 litres d’eau sont nécessaires à la fabrication d’un t-shirt de 250 grammes, 70 millions de barils d’essence sont nécessaires pour la production de polyester chaque année, et enfin 1 cargo de transport de marchandises équivaut à 50 million de voitures. Alors, ça donne le tournis ? 
Là encore des solutions existent. De nombreuses marques éthiques et responsables sont nées. Comme Twothirds, marque made in Europe. Proposant des vêtements qui ne nuisent pas à nos océans, et avec un transport de marchandise intelligent et moins polluant. 
Oui, les prix sont plus élevés…Mais, quand on compare, mieux vaut acheter un pull de qualité à 90€ (qui dure disons 3 ans) plutôt que 10 pulls à 30€ sur ce même laps de temps. 

  • Informez-vous proprement

 

 
Vous êtes en soirée, et au cours d’une discussion vous dégainez votre portable pour retrouver le nom de l’actrice qui jouait Prue dans Charmed (Shannen Doherty). Normal. 
Mais le réflexe Google, devenu automatique aujourd’hui, est une mauvaise habitude. 
Le simple fait d’utiliser Google, équivaut à rejeter plus de 7 grammes de C02 dans la nature (une quantité d’énergie liée à l’intense consommation des 500.000 serveurs de Google). 
Multipliez ces 7 g par 200 millions de recherche par jour (au minimum) et ce tout au long de l’année. Cela vous donne un montant équivalent à la consommation d’énergie d’un pays comme le Laos. 
Pour minimiser l’impact de vos recherches, il existe encore et toujours des solutions. 
Installez des alternatives, comme Ecosia. 
Ce dernier est un moteur de recherche ayant pour objectif d’avoir un bilan carbone négatif. 
Il est alimenté à 100 % par des énergies renouvelables et les arbres qu’il plante absorbent 1 kg de CO2 de l’atmosphère à chacune de vos recherches. C’est déjà pas mal.

  • Le Coca, définitivement non !

 

 
Ah le Coca. À mélanger en soirée ou pour lutter contre une mauvaise gastro, le Coca fait parti de nos vies. Avec une bonne dizaine d’ingrédients nocifs, aussi efficace que du Destop, le concurrent de Pepsi (ce dernier n’étant pas franchement mieux) a un énorme impact sur l’environnement.
Il faut savoir que la multinationale américaine assoiffe des populations entières tous les jours pour produire ses bouteilles. Raison pour laquelle, en 50 ans, la disponibilité de l’eau par habitant au Mexique a chuté de 64%. En cause, la libéralisation du marché de l’eau instaurée en 1992 par le pays, qui permet aujourd’hui à Coca-Cola d’extraire 33,7 millions m3 d’eau par an au Mexique, l’équivalent de la consommation annuelle minimale pour faire vivre 20 000 personnes. 
Le groupe américain exploite 50 nappes phréatiques (dont 15 à une cadence hyper intensive et continue). Pour vous donner un aperçu : la multinationale à besoin de six litres d’eau pour fabriquer un litre de Coca-Cola. 
En Inde, la firme pompe 1,5 million de litres d’eau et ce schéma est observable dans bien d’autres pays. En tout, la consommation annuelle d’eau de l’usine Coca-Cola est estimée à plus de 300 milliards de litres au niveau mondial. 
Alors, ne vous laissez pas berner par les campagnes de communication qui mettent en valeur leur respect des ressources et de traitement des déchets. N’oubliez pas qu’ils assèchent des réserves d’eau, en assoiffant des populations entières. Sans compter l’hypocrisie qu’il peut y avoir dans un pays comme le Mexique à vendre des bouteilles de Coca-Cola par millions alors qu’une grande part de la population n’a pas d’accès à l’eau potable.
Dans ce cas la solution est de stopper sa consommation. Penchez-vous sur des limonades maison.
Voici la recette parfaite : recette

# Revenons à nos moutons … 

Nous avons donc abordé plusieurs aspects inhérents à la notion de “Design”, avant de nous apercevoir que sa fonction et sa nature ont évolué à travers le temps et les usages qu’on lui prêtait. 
Nous nous sommes longtemps interrogés sur la définition de mot “Design” sans forcément arriver à un consensus accepté de tous. Tantôt synonyme d’esthétique, de production de masse ou tout simplement de philosophie. Mais que nous dit réellement son étymologie ? 
La notion de design est plus ancienne, et remonte à la Renaissance. Historiquement, le sens premier du terme design n’est pas celui de design industriel, mais celui de projet. 
Pour la petite histoire, “le projet” est apparu au XVème siècle en Italie, et notamment à Florence, dans le domaine de l’architecture. Car à cette époque, l’Europe connaît des avancées techniques considérables. Et dans ce contexte, les italiens créent une méthodologie d’anticipation méthodique, basée sur la division du travail. La première partie est le “Progettazione”, faisant référence à la conception. C’est-à-dire à l’élaboration intellectuelle du projet. La deuxième partie est le “Progetto”, faisant référence à la réalisation. C’est-à-dire l’activité de fabrication. Cette méthodologie porte un nom, celui de Designo en italien et Design en anglais.
En ce sens, pourquoi ne pas revenir à l’origine du design, et se détacher de toute valeur mercatique, pour mieux se rapprocher de l’éthique ?
Comme le dit la designer d’intérieur Ilse Crawford, “le design est une discipline qui sert à cadrer notre vie”, dans quelle mesure ce cadre peut-il bénéficier à la cause écologique ?
Enfin, si demain le design se met au service de l’écologie, peut-on imaginer de nouvelles responsabilités, voire de nouvelles perspectives, propres au métier de designer ? 
 

Webographie

http://www.studioilse.com/ilse-crawford
Abstract – Netflix episode 08 saison 01
https://stephane-vial.net/bio
Le Design – édition Que sais-je de Stéphane Vial. 
Sensibilisation au Design de Aline Drouault et Sandra Oliveira. 
Vidéo “ABC – IDEO Shopping Cart” : https://www.youtube.com/watch?v=M66ZU2PCIcM
https://www.nngroup.com/people/don-norman/
Vidéo “Don Norman : The term UX” par NN groupe : https://www.youtube.com/watch?v=9BdtGjoIN4E&t=4s
https://fr.wikipedia.org/wiki/Inès_Leonarduzzi
https://www.meta-media.fr/2017/11/22/lere-de-la-dematerialisation-et-son-impact-bien-reel-sur-la-planete.html
http://www.influenceursduweb.org/la-dematerialisation-au-service-de-la-protection-de-lenvironnement-la-grande-mascarade/
https://www.ledauphine.com/edition-gap-alpes-du-sud/2019/11/12/regarder-des-videos-sur-internet-est-une-activite-tres-polluante
https://www.france24.com/fr/20170112-dites-a-netflix-mettre-vert-encourage-greenpeace-une-video
https://www.greenpeace.fr/il-est-temps-de-renouveler-internet/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Netflix
https://youmatter.world/fr/trottinettes-electriques-ecologiques-impact-environnement/
https://youmatter.world/fr/batteries-voitures-electriques-impact-environnement/
https://news.ncsu.edu/2019/08/impact-of-e-scooters/
https://www.wedemain.fr/La-trottinette-electrique-est-elle-vraiment-ecolo_a4462.html
https://www.circulardesignguide.com/
https://www.ellenmacarthurfoundation.org
https://www.youtube.com/watch?v=CVa_IZVzUoc
https://fr.wikipedia.org/wiki/Neri_Oxman
https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/07/07/combien-de-co2-pesent-un-mail-une-requete-web-et-une-cle-usb_5982002_3244.html
http://madame.lefigaro.fr/business/ecologie-digitale-rien-ne-sert-de-passer-au-zero-plastique-si-on-ne-trie-pas-ses-mails-061119-167810
https://www.greenpeace.fr/cop23-gestes-proteger-planete-quotidien/
https://www.huffingtonpost.fr/2015/11/29/impact-textile-environnem_n_8663002.https://modelab.fr/cop21-enjeux-lindustrie-textile/https://www.francetvinfo.fr/economie/portugal-la-bataille-du-lithium_3095907.
https://www.consoglobe.com/recherche-google-combien-c02-3588-cghttps://www.ecosia.org/?ref=icon-search&addon=chrome&addonversion=3.1.1
https://www.franceinter.fr/societe/eoliennes-pretextes-labels-auto-decernes-huile-de-palme-durable-le-tour-du-monde-des-mensonges-ecoloshttp://multinationales.org/Le-Mexique-va-t-il-se-vider-de-son-eau-au-profit-des-multinationales
 

Sandra OLIVEIRA, UX Designer @UX-Republic