Designer et écolo, au cœur des défis d’une époque en crise, j’ai ressenti le besoin de mieux comprendre. Mon travail consiste à améliorer l’expérience utilisateur sur les outils de mes clients. Le périmètre de ma mission est assez varié et comprend : le cadrage de projets, la phase de recherche (utilisateurs et métiers), la conception d’interfaces, la rédaction de microcopies, l’étude approfondie des prototypes mis en place (en phase de test utilisateurs par exemple), et d’autres zones encore grises que j’espère explorer un jour.

En tant que membre de la génération Y, j’ai grandi dans un paradoxe. Mes parents étaient journalistes dans les outre-mer, ce qui les obligeait à se déplacer fréquemment. Enfant, j’ai grandi au milieu des immeubles de la porte d’Asnières. Mon contact avec la nature s’est développé plus tard. Quand j’ai eu l’âge de voyager sur de longues distances (avec suffisamment d’autonomie pour ne pas perturber leurs plannings), mes parents m’ont fait découvrir la richesse des environnements naturels  qui nous entourent en m’embarquant dans leurs aventures. Ce parallèle a créé en moi un horizon à la fois vaste et contradictoire : je craignais la nature autant qu’elle me fascinait. J’aimais le confort de mes habitudes citadines, mais je ne pouvais m’empêcher d’être émerveillée par la poésie de la nature.

Ce paradoxe, je l’ai emporté avec moi, adulte, dans ma carrière de Designer. Mon ambition est de concevoir des expériences agréables pour les utilisateurs, efficaces pour mes clients, tout en minimisant l’impact de mes productions sur la planète. Avant tout, je souhaite que mon travail soit riche de sens.

Mon métier d’UX Designer m’engage à rester informée des nouvelles tendances du design, à me documenter assidûment sur les meilleures pratiques en matière d’expérience utilisateur et à me former régulièrement aux méthodes appliquées dans mes activités quotidiennes. Comme les trois quarts de ma génération, je suis consciente que le monde est à un tournant dans la lutte contre le changement climatique. Chaque jour, je jongle entre la gestion de projets complexes et la préservation de l’environnement à ma petite échelle. Parfois, dans cette frénésie acrobatique, j’ai l’impression de faire n’importe quoi, et c’est pourquoi je continue à m’informer. Cependant…

Vers une saturation de l’information

Les statistiques sont particulièrement révélatrices : deux tiers des cadres en entreprise souffrent de “surinformation“. Ce terme, à l’origine appelé “Information Overload”, a été popularisé par le futurologue Alvin Toffler dans les années 1970, avant de prendre la forme d’une “Infobesity” en 1993, un terme inventé par David Shenk pour décrire l’accumulation excessive d’informations qui semble étouffer nos facultés intellectuelles.

Aujourd’hui, nous sommes submergés par un flot constant d’informations, bien au-delà de ce que notre cerveau peut digérer. Nous nous retrouvons littéralement “gavés”, et les effets sur notre bien-être mental sont similaires à ceux d’une intoxication alimentaire : perte d’appétit, de motivation, fatigue excessive et une sensation de confusion grandissante. En réalité, l’infobésité et la surcharge d’informations numériques ne sont pas seulement des sources de stress, elles engendrent également des risques psychosociaux spécifiques, connus sous le nom de technostress.

Certains médias avancent que la méthode la plus fiable pour faire face à ce défi serait de se déconnecter. En effet, pour ne plus subir les effets stressants de ces lectures chronophages, la solution réside dans la possibilité de “limiter la quantité d’informations stressantes”. Cependant, lorsqu’on exerce une profession soumise à un rythme d’évolution excessivement rapide, et que les problèmes environnementaux s’aggravent à une cadence alarmante, se déconnecter semble de plus en plus difficile à envisager pour certains. La question se pose alors : est-il encore possible de trouver un équilibre ?

Tilt : une vision éclairée des grands défis mondiaux

Aujourd’hui nous sommes submergés quotidiennement par une quantité d’informations que nous ne pouvons tout simplement pas absorber. Face à cette réalité, Tilt offre une perspective claire sur les défis actuels et futurs. Ce média propose une variété de contenus, tels que des articles, des vidéos, des podcasts et des bandes dessinées, abordant des questions de grande envergure qui nécessitent une compréhension approfondie. Que ce soit les enjeux liés au climat, aux inégalités, à la paix sociale ou aux droits des femmes, Tilt offre à la fois des questions stimulantes et des ressources pour mieux appréhender ces sujets et les aborder de manière éclairée.

Plus qu’un média d’information, Tilt est à la fois un espace de ressource, un curateur, et un véritable acteur du monde engagé. En mettant en valeur les actions d’associations, de services publics et de créateurs, Tilt favorise notre engagement en encourageant une prise de conscience active et en incitant à l’action. En somme, Tilt offre bien plus qu’une simple source d’information ; il représente un catalyseur pour notre implication dans les défis de notre époque.

Tilt : l’expérience personnalisée ultime

Tilt va encore plus loin en offrant une expérience totalement personnalisée à ses utilisateurs. Il propose un parcours permettant aux utilisateurs de choisir leurs thématiques préférées parmi des options telles que la consommation, l’environnement et la société. De plus, les utilisateurs peuvent indiquer leur niveau de connaissance sur ces sujets, allant de “je n’y connais rien” à “je m’en sors bien” ou “je maîtrise”. Enfin, Tilt permet également de spécifier le type de contenu souhaité, que ce soit de l’audio, de la lecture ou de la vidéo.
En seulement trois étapes simples, Tilt crée une sélection de contenus spécifiquement adaptée à chaque utilisateur, les tenant ainsi informés des dernières actualités correspondant à leurs préférences.
J’ai récemment testé cette fonctionnalité en cochant délibérément la case “je n’y connais rien”, afin de découvrir comment Tilt guide les utilisateurs moins familiers avec ces sujets complexes. Les résultats ont été impressionnants, offrant des rencontres avec des ambassadeurs engagés dans la cause écologique ainsi que des explications claires, mais non simplistes, des grands enjeux mondiaux. Avec Tilt, on peut véritablement progresser sur la voie de l’éco-sensibilisation, quel que soit notre point de départ.«

“Pour un réveil écologique”, “Job that make sens” : les pôle emploi écolo

Face à ces défis complexes et multiples, un grand nombre de personnes se mobilisent. Plusieurs sondages ont révélé qu’à l’été 2022, de nombreux Français ont pris conscience de la réalité du changement climatique en cours.

Cependant, parmi les 18-30 ans, regroupés sous l’acronyme de la Génération Z, 66 % n’ont pas modifié leur perception du changement climatique à la suite des événements de 2022. Cette résistance au changement s’explique par le fait que cette génération a été sensibilisée à ces enjeux dès son plus jeune âge et est constamment informée grâce à sa maîtrise des technologies numériques. La Génération Z se positionne désormais en tant que chef de file des initiatives visant à un avenir moins préoccupant.

Le collectif Pour un réveil écologique exprime clairement dans son manifeste son désir de ne pas se résigner à un avenir sombre. Ils proposent de prendre en main notre destin collectif en anticipant et en intégrant des objectifs sociaux et environnementaux dans notre quotidien et nos carrières. Leur objectif ultime est de changer de cap et d’éviter de nous enliser dans la situation actuelle.

En juin 2023, le collectif a lancé le site Pour l’emploi de demain visant à fournir une vue d’ensemble des enjeux environnementaux à des fins d’orientation professionnelle. Ils ont identifié 16 “chantiers” liés à la transition socio-écologique, nécessitant une main-d’œuvre abondante et de nouvelles compétences pour transformer ces secteurs. Chacun de ces chantiers comprend une analyse des enjeux sectoriels, une liste d’entreprises ouvertes à la réception de candidatures spontanées, des offres d’emploi et des organismes de recherche. Grâce à ce “guide pour l’activité de demain”, il est désormais possible et concret d’identifier les domaines d’activité cruciaux pour la transition écologique. La création de ces “pôles emploi écologiques” encourage les étudiants à se lancer dans le monde du travail, incite les jeunes (et moins jeunes) actifs à poursuivre leurs évolutions de carrière, et offre une opportunité à ceux qui ont perdu tout sens dans leur travail d’entamer une reconversion, le tout dans le contexte d’une transition écologique réussie.

Qu’est ce que je consomme ?

Au cours des deux dernières années, les ménages ayant souscrit au tarif réglementé TRV (également connu sous le nom de  “tarif bleu” d’EDF) ont constaté que le prix du kilowattheure atteignait des niveaux particulièrement élevés. Même si un bouclier tarifaire a été instauré en février 2022 pour contenir l’envolée des prix sur les marchés de gros, les prix de l’électricité ont augmenté de manière significative, atteignant des augmentations allant de 80 % à 110 %. Selon les estimations de Bruno Le Maire, ce bouclier tarifaire aura coûté près de 40 milliards d’euros.

Face à cette hausse des prix, de nombreux usagers s’intéressent de plus en plus à leur consommation d’électricité et se posent des questions telles que : Qu’est-ce que je consomme ? Comment ? Quelle est la production d’électricité de mon foyer ?

Pour répondre à ce besoin d’information, l’application Eco2mix a été développée. Elle fournit tous les indicateurs de la consommation et de la production d’électricité en temps réel, à l’échelle nationale et régionale. Cette application, mise en place par RTE (le réseau de transport d’électricité), vise à aider ses utilisateurs à mieux comprendre et maîtriser leur consommation d’électricité.

Eco2mix est une application gratuite qui regroupe une base de données de plus de 15 millions de données. Elle offre des accès personnalisés aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels, avec des informations actualisées toutes les 15 minutes.

Parmi les données fournies quotidiennement, on trouve des informations sur la consommation nationale d’électricité, la production d’électricité par filière (fioul, charbon, bioénergie, gaz, solaire, etc.), les émissions de CO2, les échanges commerciaux (import et export sur le territoire français métropolitain), ou encore des données prévisionnelles basées sur divers facteurs, tels que les prévisions météorologiques, les événements calendaires, et l’historique des consommations passées. Ces facteurs comprennent également les fluctuations liées aux conditions météorologiques (comme les variations de température), les éléments du calendrier (comme les jours fériés, les vacances scolaires et les week-ends), ainsi que les historiques de consommation.

Toutes ces informations sont présentées de manière claire et simple à travers des graphiques et des cartes interactives, permettant aux utilisateurs d’obtenir une vision synthétique de l’ensemble du territoire national. Ces outils facilitent la comparaison entre les régions françaises, ce qui contribue à mieux comprendre les dynamiques de l’électricité en France.

Geev : la mine d’or d’une société qui gaspille moins

L’inflation touche tous les secteurs, tandis que les préoccupations environnementales mondiales ne cessent de croître. Dans ces temps troubles, de plus en plus de personnes se tournent vers des modes de consommation responsable. Les meilleures pratiques incluent le recyclage, le compostage, la consommation locale, la réduction de la consommation de produits en général, la résistance aux achats impulsifs, la préférence pour les produits réutilisables, et l’achat de produits qui soutiennent ceux dans le besoin ou qui reversent une partie de leur prix à des causes humanitaires.

Dans cette optique, de nombreuses applications luttent contre le gaspillage, parmi elles, Geev, une application de don d’objets et de nourriture. Cette application est gratuite, mais le système d’abonnement offre de nombreux avantages, notamment la possibilité de recevoir des alertes sur un objet recherché. Étant donné que les dons sont rapidement réclamés, Geev encourage sa communauté à rester actifs et vigilants. On peut y trouver une grande variété d’articles (nourriture, (vêtements, jouets, matériel électronique, mobilier, etc.). En bref, tout ce qui a été acheté et qui peut être donné. Ce type d’alternative à l’achat présente deux avantages majeurs : réaliser des économies et s’inscrire dans un cercle de consommation plus vertueux.

Conclusion

La réalité est parfois la chose la plus difficile à appréhender, chacun de nous étant à la fois témoin et acteur, pris au cœur d’une bataille sans avoir le recul nécessaire ni la visibilité complète. Lorsque nous nous égarons dans la forêt de la réalité, toutes les perspectives, toutes les sources de connaissance et toutes les initiatives revêtent une importance cruciale, comme si nous grimpions au sommet d’un arbre pour prendre nos repères et déterminer notre cap.

Personnellement, je suis optimiste de nature. Le climat anxiogène dans lequel nous évoluons peut être inconfortable, mais il a le mérite de focaliser notre engagement sur la création d’une société plus responsable, plus cohérente et plus humaine.