L’IA attire autant qu’elle inquiète. Gadget ou révolution ? Sam Altman, CEO d’OpenAI, met en garde : derrière l’euphorie pourrait se cacher une véritable bulle technologique.
“Quand les bulles se forment, les gens intelligents s’emballent pour un noyau de vérité.” Sam Altman, CEO d’OpenAI
Cette mise en garde résonne comme un écho à la bulle internet des années 2000, où l’enthousiasme démesuré pour une technologie a conduit à une surévaluation massive, suivie d’un éclatement brutal.
Quand chaque nouveauté numérique enflamme le marché
Petit retour en arrière pour comprendre le concept de bulle technologique.
Au début des années 2000, l’internet était sur toutes les lèvres. Cette nouvelle technologie emballe le monde autant que les particuliers que les entreprises. Suite à cela, des dizaines de milliers de sociétés voient le jour, portées par l’euphorie, lançant tout et n’importe quel concept dès que le mot internet apparaît. Cette effervescence donne naissance à ce que l’on appelle la bulle internet.
Très vite, elle explose et des milliers de startups, financées à coups de millions, disparaissent du jour au lendemain. Pourquoi ? Parce que beaucoup misaient uniquement sur la technologie, sans répondre à un besoin concret.
Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter avec l’IA. Levées de fonds spectaculaires, annonces quotidiennes, promesses magiques… Mais une question demeure : sommes-nous en train de bâtir sur du solide, ou sur une hype prête à éclater ?
La bulle de l’IA aujourd’hui
Les schémas semple se répètent, l’IA est partout, des assistants conversationnels aux outils de génération d’images, des chatbots intégrés dans les services clients, jusqu’aux agents IA présents sur les réseaux sociaux.
Certains usages créent une vraie valeur. Mais à côté, combien de proof of concept séduisants… qui finissent dans un tiroir faute d’adoption ?
Comme le dit Paul Graham, co-fondateur de Y Combinator :
“La plupart des startups meurent non pas par manque de technologie, mais parce qu’elles n’ont pas trouvé leur marché.”
La leçon commune : l’usage avant tout
Ce n’est pas l’IA en soi qui fera la différence, le critère décisif reste toujours le même : l’usage réel.
Un produit survit lorsqu’il résout un problème concret. Lorsque l’utilisateur comprend sa valeur et choisit de l’intégrer dans son quotidien. À l’inverse, une fonctionnalité brillante mais inutilisée n’est qu’un bruit de fond.
L’UX, boussole face à la hype IA
C’est ici que le rôle de l’UX prend tout son sens.
- Démystifier : distinguer le gadget de l’outil pertinent.
- Traduire : transformer une technologie complexe en une expérience claire et accessible.
- Donner du sens : positionner l’IA là où elle augmente l’humain au lieu de l’encombrer.
- Éviter les bulles internes : rappeler qu’une fonctionnalité inutilisée n’est pas une innovation, mais une distraction.
la question n’est pas “que peut faire l’IA ?” mais bien “qu’est-ce que l’utilisateur gagne à l’utiliser ?”
IA + UX : le vrai duo gagnant
L’IA sans UX produit des gadgets spectaculaires, qui brillent quelques semaines avant d’être oubliés.
L’UX sans IA, c’est le risque de proposer des expériences lisses mais déconnectées des mutations profondes du numérique.
L’avenir est ailleurs : dans un hybride réfléchi, où l’IA est conçue pour les humains, et pas pour impressionner un jury d’investisseurs.
Comme le résume Jared Spool :
“Les meilleures expériences ne sont pas celles qui émerveillent en démo, mais celles que l’on ne peut plus imaginer ne pas utiliser.”
l’IA survivra si elle est pensée pour les humains
L’histoire des bulles technologiques nous enseigne une chose : le temps fait le tri.
La bulle de l’IA éclatera si elle reste technocentrée. Mais si nous l’ancrons dans les usages, elle deviendra une révolution durable.
Anaëlle Staelen, UX/UI designer et Product designer chez UX-Republic
