Nous sommes les UX designers

Cheryl Platz, Senior User Experience Designer, Microsoft
Paru sur Huffing post – Traduit de l’anglais par Antoine Visonneau

Nous sommes les travailleurs de l’ombre qui oeuvrent sans relâche pour éviter que la frustration, l’agacement et la rage ne vous poussent à balancer votre ordinateur à l’autre bout de la pièce. Quand on fait bien notre travail, l’informatique vous semble facile, sans effort, et même un peu magique. La mesure de notre succès : votre bonheur. Peu de gens savent que les UX existent, encore moins connaissent l’engagement que cette carrière demande. Mais tout le monde connait la frustration  d’être devant un ordinateur, un smartphone, un logiciel qui ne fonctionne pas comme on voudrait. Et malheureusement, beaucoup sont convaincus que c’est de leur faute quand ça ne marche pas.

En réalité, c’est souvent une erreur de conception à la source : une mauvaise compréhension des raisons qui poussent les gens à utiliser les logiciels. La bonne nouvelle est que l’on en sait beaucoup aujourd’hui sur le fonctionnement du cerveau humain et que nous avons des méthodes d’observation qui nous permettent de réparer ces erreurs avant même que les nouveau logiciels soient distribués. Le travail de l’UX designer change la vie de tous ceux qui utilisent nos logiciels. De petits changements ont parfois un énorme impact.

Pour ceux de ma génération, c’était presque impossible d’aspirer à devenir UX designer, parce que ce métier n’existait pas encore. Le plus proche était peut être les spécialistes du facteurs humain: concevoir des objets qui prenait en compte la physiologie du corps humain par opposition à tous ceux qui ne considéraient que l’esthétique ou la facilité d’assemblage. Cela fait des dizaines d’années que les experts en facteur humain travaillent dans l’industrie automobile.

Quant-à moi, j’ai grandit fascinée par internet et les nouvelles technologies, mais j’ai aussi toujours adoré l’art et la recherche créative. J’aurais aimé qu’il existe une façon d’allier les deux. Un jour, un professeur est venu nous parler du secteur d’activité que l’on appelle l’interaction homme machine (un autre nom de l’UX design). Ce professeur nous a expliqué que ce domaine était à la croisée de l’informatique, du design graphique et de la psychologie cognitive.

Nous avons plusieurs noms : designer d’interaction, designers d’expérience utilisateur (UX), expert Interface Homme Machine, mais notre travail reste le même. Nous utilisons les principes de l’informatique pour trouver des solutions techniques aux problèmes, la psychologie cognitive et expérimentale pour comprendre comment réagiront les usager face à ces solutions, tout en y intégrant aussi une dimension esthétique. Parfois, les designers programment eux-mêmes leur design, mais le plus souvent, ce sont les programmeurs qui s’en occupent.

Un des aspects les plus attirants de l’UX Design est le fait que cette carrière permet de s’immerger dans de nombreux domaines très différents. J’ai travaillé pour des parc à thème, des jeux vidéos, des serveurs et des logiciels, et maintenant, l’industrie automobile. Si vous aimez apprendre, travailler avec d’autres créatifs, si vous voulez une carrière qui vous permet de voir l’impact de votre travail sur les autres, alors, le job d’UX designer est fait pour vous.

Il est difficile de décrire la journée type d’un UX Designer car cela varie fortement en fonction des étapes du processus. Mais il y a une constante : c’est le fait de collaborer en permanence avec les autres métiers. Mes journées sont remplies  de réunions de brainstorming, storyboarding, analyse et évaluation des idées. Nos meilleurs amis, sont notre carnet de croquis, les tableaux blancs ainsi que quelques logiciels de design graphique.

L’UX designer est le serviteur de tous, le chef de personne. Nous sommes le chainon manquant entre les programmeurs et ceux qui utilisent leur logiciels. Et bien que notre travail puisse être invisible, c’est toujours un peu magique de voir les gens apprécier nos produits plutôt que juste les tolérer. Lorsque l’on conçoit des logiciels en plaçant l’humain au centre, on permet à chaque utilisateur de donner le meilleur de lui même, et d’être un peu plus heureux dans l’interaction.

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