Dark Patterns : Le coté obscur de L’UX

Le coté obscur de L’UX
Lorsque j’ai commencé à étudier l’UX, la communauté idéalisait le métier en tentant de se débarrasser de toute mauvaise expérience utilisateur. Ils voulaient changer le monde au bénéfice des utilisateurs en créant de bonnes expériences, utilisables pour tous.
La première étape a consisté à connaître les utilisateurs, leurs désirs, leurs appétences technologiques dans le but de leur donner des produits faciles à utiliser. Cependant, cette première étape nous a permis, non seulement de connaître leurs points forts, mais également leurs faiblesses.
Et certains UX sont passés du coté obscur de la force en utilisant les faiblesses des utilisateurs pour augmenter les taux de conversion et leurs profits.
Il est vrai que je mets en avant une image quelque peu négative mais la réalité n’est pas si éloignée. L’UX est souvent idéalisé, mais il faut aussi tenir compte d’une partie plus sombre. Le côté obscur concerne les principes de conception de persuasion, qui encouragent les utilisateurs à faire une action désirée comme leur faire remplir un formulaire ou les pousser à acheter quelque chose.
La conception de persuasion est liée à la séduction par le design. Certaines de ces techniques sont résumées par Cialdini dans son livre : The psychology of persuasion.
Les techniques de persuasion sont expliquées dans cette vidéo :

Il est aujourd’hui naïf de penser que le rôle de l’UX a seulement pour but d’améliorer l’expérience de l’utilisateur. L’UX est également utilisé pour augmenter le taux de conversion et la rentabilité d’un service. Cette discipline se transforme de plus en plus comme une arme commerciale permettant notamment d’augmenter les ventes.
Harry Brignull nous en dit un peu plus sur ces techniques appelées les “dark patterns” dans la vidéo ci-dessous :
Le dilemme UX

Il est évident que l’UX doit servir à augmenter le taux de conversion et que les entreprises en ont besoin. Mais quand le design est délibérément utilisé pour tromper les utilisateurs, le cap est franchi. Le véritable dilemme ici est de voir où est la limite à ne faut pas franchir. L’élément clé pour trancher est la fidélité.
Lorsqu’un design tend à nuire à la fidélité d’un utilisateur, alors vous êtes peut-être en train de franchir cette limite.

Au lieu de concevoir une interface pour augmenter le taux de conversion, il est plus judicieux de concevoir pour augmenter la taux de fidélisation.

La relation avec un utilisateur doit être considérée comme un partenariat plutôt que le considérer comme un consommateur anonyme. Si l’on vise la fidélité des utilisateurs, il faut être transparent sur la façon dont l’entreprise est gérée. Cela n’aura aucun impact négatif sur l’activité d’une société, ni sur sa rentabilité et pourrait être potentiellement plus engageant qu’un simple taux de conversion. En fin de compte, il est plus intéressant et rentable de viser la fidélisation de ses utilisateurs plutôt que de jouer sur des leviers de conversion à court terme.
Rémi TAIEB – Lead UX-Designer @UX-Republic